A présent que l’intégration de l’Algérie dans la Zone de libre-échange du continent africain (Zlecaf) est effective, il serait intéressant de voir en quoi cette adhésion est positive pour l’économie algérienne et pour le renforcement de l’intégration économique du continent africain. Le continent africain regorge de trésors à l’état brut. Son essor a été retardé par des colonisations impitoyables, un néocolonialisme insidieux dans certains pays, des troubles et conflits initiés et encouragés par des forces étrangères avides de jouer sur des rivalités pour mieux accaparer les biens des populations, ainsi que par des manœuvres dilatoires destinées toutes à empêcher un développement autonome de l’Afrique et des Africains et, par corollaire, à accroître leur dépendance vis-à-vis de pays prédateurs qui privilégient leurs intérêts au détriment de ceux de notre continent. La création de la Zlecaf est un pas dans la voie de l’interaction économique africaine, du développement d’un marché continental dynamique et de l’affranchissement progressif et définitif de tutelles néocolonialistes qui ne disent pas leur nom. Pionnière du combat africain pour se soustraire à la dépendance économique vis-à-vis des autres continents, l’Algérie a toujours appelé à favoriser une intégration économique régionale et continentale, sans pour autant se couper du monde. La problématique est simple : pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on peut trouver chez soi, sur son propre continent ? Question subsidiaire : pourquoi enrichir autrui au prix de l’affaiblissement de ses voisins continentaux ? Durant des années, des pays africains se sont évertués à acheter sur les marchés occidentaux ou autres des marchandises et des biens produits… en Afrique. Des exemples ? Le cacao de la Côte d’Ivoire et du Ghana, le manioc et le caoutchouc du Nigeria, le thé du Kenya, le café de l’Ethiopie, les dattes de l’Algérie, les diamants du Botswana, l’or de l’Afrique du Sud, la viande du Soudan, l’huile d’olive de la Tunisie, les arachides du Sénégal, le bois du Congo… Tous ces produits (et d’autres) peuvent être commercialisés entre pays africains, à des tarifs préférentiels et, le cas échéant, en monnaies locales, sans devoir passer par des intermédiaires extracontinentaux. Ceci sans parler des produits énergétiques. C’est cela un marché commun intégré. Il va de soi que l’Algérie, au-delà de ce qu’apporte la Zlecaf à l’Afrique en termes d’image, croit profondément à la pertinence de cet espace commercial commun. S’étant lancée, sous l’impulsion du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans un processus de diversification économique, d’investissements productifs et d’encouragement des exportations, elle sera sans doute parmi les pays les plus actifs au sein de la Zlecaf. A l’échelle africaine, l’Algérie a des produits demandés sur le marché africain dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’électroménager, des matériaux de construction et des produits manufacturés. Plus même : elle présente l’avantage de pouvoir les livrer par des moyens divers : par voie aérienne (fret), par voie maritime et même par route grâce à l’autoroute est-ouest et à la route transsaharienne qui a des dérivations vers tous les pays sahéliens voisins. Peu de pays possèdent ce privilège. Déjà membre de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), l’Algérie encourage le libre-échange régional et de proximité, à commencer par les échanges avec les pays voisins. Les travaux d’une zone de libre-échange avec la Mauritanie, au niveau du poste-frontalier Tindouf-Zouerate, ont déjà été lancés, sans compter quatre autres en projet à Tin Zaouatine, Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar (frontière avec le Mali) et Debdeb (frontière avec la Libye). Des zones de libre-échange avec la Tunisie et le Niger ont également été annoncées par le président de la République. Le recours à ce type d’échanges commerciaux a non seulement des avantages financiers, notamment l’exemption ou la réduction des droits de douane sur de nombreux produits échangés, mais contribue aussi à l’interaction commerciale légale entre pays voisins, ce qui limitera, sinon annihilera la contrebande. Autant dire que la Zlecaf est une opportunité pour les Africains dont devraient profiter les Africains. Les Algériens ne vont pas s’en priver.
F. A.
Source : https://www.elmoudjahid.com/