La politique sociale de l’État est maintenue avec des mesures visant à renforcer la protection des populations les plus vulnérables. Lors de la récente réunion du Conseil du gouvernement, un projet de loi pour la protection des personnes âgées a été examiné, visant à mieux encadrer les dispositifs de soutien à cette catégorie fragile.
Par ailleurs, un décret publié dans le Journal officiel a introduit une allocation forfaitaire dédiée aux femmes au foyer et à d’autres groupes vulnérables, dans le cadre de la loi de finances 2024. Ces mesures illustrent l’engagement de l’État à consolider son programme social et à assurer une solidarité accrue à travers des actions ciblées. Le Conseil du gouvernement, présidé mercredi par le Premier ministre Nadir Larbaoui, a examiné plusieurs dossiers, dont un projet de loi visant à renforcer la protection des personnes âgées. Cette initiative vise le renforcement du dispositif réglementaire pour la protection de cette catégorie. Dans le cadre de la loi de finances 2024, un nouveau dispositif réglementaire vise à renforcer la protection des femmes au foyer et des personnes vulnérables. En vertu de l’article 126 de la loi n°23-22 du 24 décembre 2023, un décret exécutif (n°24-325 du 1er octobre 2024) a institué une allocation forfaitaire de solidarité, fixée à 7.000 Da mensuels. Les bénéficiaires et les conditions d’accès à cette aide sont précisément définis, permettant ainsi un soutien accru pour cette catégorie de la population, dans un effort de lutte contre la précarité sociale.
Solidarité avec les femmes chefs de famille et les personnes handicapées
Publié dans le dernier numéro du Journal officiel n°68, ce décret, fixant les catégories des bénéficiaires de l’allocation forfaitaire de solidarité ainsi que les conditions et les modalités du bénéfice de cette allocation, établit une allocation mensuelle de 7.000 dinars algériens, spécifiquement destinée aux femmes algériennes de moins de 60 ans, responsables de leurs familles et ne disposant d’aucune source de revenu, ni pour elles ni pour leurs conjoints. Les veuves, divorcées ou autres femmes chefs de famille sont éligibles à cette aide, sous réserve de remplir les conditions requises. Par ailleurs, le décret prévoit également une allocation de 12.000 DA pour les personnes en situation de handicap ou pour les familles prenant en charge un membre de cette catégorie. Pour bénéficier de cette allocation, les personnes concernées doivent déposer un dossier auprès des services municipaux, notamment au bureau de l’action sociale, en fournissant les documents justificatifs nécessaires. Cette aide s’adresse exclusivement aux personnes sans source de revenu. Les célibataires et divorcées sans enfants ne sont pas incluses dans cette mesure, bien que l’élargissement des critères d’éligibilité soit envisagé. Les conditions d’éligibilité stipulent que les bénéficiaires doivent être de nationalité algérienne, résider en Algérie, être âgées de moins de 60 ans et assumer la responsabilité d’une famille. Ces nouvelles mesures constituent une avancée significative, témoignant de la reconnaissance, par le gouvernement algérien, du rôle fondamental de ces femmes dans la société et de l’importance d’un soutien accru pour celles qui assument seules le bien-être de leurs proches. Bien que cette initiative soit accueillie favorablement comme un soutien essentiel aux plus démunis, elle suscite également quelques débats. Les critères d’éligibilité, encore en phase de clarification, ont généré diverses réactions sur les réseaux sociaux, témoignant d’un intérêt croissant pour cette mesure. De nombreuses femmes s’interrogent sur leur éligibilité, soulevant ainsi des questions légitimes. Il sera intéressant d’observer, avec le temps, si cette mesure contribue à renforcer le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes et à réduire, même modestement, les situations de précarité. Interrogé sur ce point, le professeur Souici Abdelwaheb de l’Université d’Alger 3 souligne que sur le plan micro-économique, cette allocation de solidarité permet aux femmes chefs de famille et aux personnes en situation de handicap de renforcer leur pouvoir d’achat. «En allégeant les dépenses courantes des ménages vulnérables, cette aide améliore leur capacité à subvenir aux besoins essentiels, réduisant ainsi l’impact de la précarité», a-t-il dit. Sur le plan macro-économique, le professeur ajoute que «cette injection de liquidités dans l’économie nationale a un effet stimulant sur la demande intérieure, notamment dans les secteurs des biens de consommation courante. En favorisant la consommation des ménages à faible revenu, cette mesure devrait jouer un rôle important dans la réduction des inégalités et le soutien à la croissance économique».
S. B
Source https://www.elmoudjahid.com/