L’ambassadrice américaine, Elizabeth Moore Aubin, a annoncé que le ministère algérien de l’Agriculture vient de signer un accord avec le département d’État américain à l’Agriculture (USDA), autorisant l’importation de vaches laitières en provenance des États-Unis. Sur la plateforme « X », la diplomate a exprimé sa satisfaction, soulignant l’importance de cet accord pour accroître la production de lait, de yaourt et de fromage en Algérie. « Plus de vaches produisent plus de lait, de yaourt et de fromage », a écrit la diplomate américaine en ligne. Elle a également mis en avant le rôle des États-Unis comme partenaire de confiance, fournissant à l’Algérie des intrants agricoles de qualité. « Nous sommes fiers d’être un partenaire fiable et un fournisseur clé d’intrants agricoles de qualité pour l’Algérie. Nous avons hâte de goûter aux produits laitiers savoureux et nutritifs issus de ce partenariat agricole bilatéral », s’est-elle réjouie. L’Algérie multiplie ainsi les efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, en adoptant une stratégie ambitieuse qui vise à moderniser et à renforcer son secteur agricole. Au cœur de cette transformation, le secteur laitier bénéficie d’une attention particulière avec des projets d’envergure comme celui du groupe qatari Baladna Food Industries, qui se distingue par son ampleur. Ce groupe qatarien investit 3,5 milliards de dollars dans un mégaprojet situé à Timokten, dans la région d’Adrar. S’étendant sur 117.000 hectares de terres fertiles, ce complexe vise la production de lait en poudre, d’aliments pour bétail et de lait infantile. Cet investissement souligne l’attractivité croissante de l’agriculture dans le sud de l’Algérie, favorisée par un cadre législatif propice et les incitations du gouvernement. En lien avec cette dynamique, l’expert en agriculture, Laâla Boukhalfa, a souligné l’importance stratégique de la production laitière dans le cadre de la sécurité alimentaire en Algérie, alignée avec la vision économique du Président Abdelmadjid Tebboune, axée sur l’autosuffisance. Ce projet phare de production de lait en poudre et infantile, fruit d’un partenariat entre le FNI et Baladna, vise à assurer une production massive de ces produits et à réduire de 50 % les importations de lait en poudre et infantile. Ce projet intègre également la création de fermes céréalières, d’élevages bovins et d’une usine de transformation pour atteindre une production annuelle de 1,7 milliard de litres de lait cru et 193.000 tonnes de poudre de lait. L’expert en souligne les bénéfices en termes de création d’emplois, de transfert de technologies et de renforcement de l’économie nationale, tout en insistant sur la nécessité d’un suivi rigoureux, notamment pour la gestion sanitaire des vaches laitières, afin de prévenir d’éventuels problèmes de santé animale. Le projet se développera en quatre phases jusqu’en 2035, avec des solutions énergétiques adaptées déjà en discussion pour garantir son succès. La collaboration avec le Qatar est ainsi perçue comme un levier stratégique pour renforcer la sécurité alimentaire et l’autosuffisance en produits laitiers, et pour réduire la dépendance. D’autre part, la stratégie nationale inclut non seulement les investissements étrangers, mais aussi la modernisation des infrastructures, l’accès à des équipements agricoles avancés, et l’intégration des technologies numériques pour une gestion optimale des ressources. Les acteurs locaux, qu’ils soient publics ou privés, participent activement à cette dynamique, contribuant à réduire la dépendance aux importations et à diversifier l’économie. Ces efforts, soutenus par une réglementation renforcée et un appui logistique, visent à transformer le secteur laitier en un pilier essentiel de l’autosuffisance alimentaire. Enfin, il est essentiel de rappeler que le cheptel laitier algérien produit actuellement 2,5 milliards de litres de lait de consommation par an, alors que les besoins du marché sont estimés à 4,5 milliards de litres.
S. B.
Source : https://www.elmoudjahid.com/