Le Sud algérien n’est plus cet espace aride et stérile connu jadis, mais plutôt un espace à verdir. Dans une stratégie agricole bien tracée, le président de la République est décidé à faire du Sud, le grenier de l’Afrique.
Raison pour laquelle, l’Algérie est partie à la conquête du désert. Plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres sont déjà cultivées, et, en quelques années, les dunes de sable ont laissé place à des parcelles maraîchères, transformant cette région en l’une des principales productrices de primeurs du pays. Et ce n’est qu’un début, puisqu’avec l’arrivée des investisseurs étrangers, l’avenir ne sera que plus prometteur. Ainsi, après les Italiens, les Qataris et les Turcs, l’agriculture saharienne en Algérie attire actuellement des investisseurs saoudiens. Ce projet algéro-saoudien, en cours de conclusion, qui s’étendra sur plus de 20.000 hectares dans la wilaya d’El-Ménéa, prévoit une enveloppe de pas moins de 12 milliards de DA, soit 90 millions de dollars. Avant les Saoudiens, ce sont les Italiens qui ont manifesté leur intérêt d’investir dans le sud du pays. C’est d’ailleurs en marge de la participation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au sommet du G7, tenu à Bari du 13 au 15 juin dernier, qu’un accord stratégique de partenariat algéro-italien en vue de la réalisation d’un mégaprojet dans la wilaya de Timimoun pour la production de céréales et de légumineuses et dans le domaine de l’industrie agroalimentaire a été signé. D’une valeur de 420 millions d’euros (plus de 452 millions de dollars), ce projet d’investissement, fruit d’un partenariat entre le groupe italien BF et le Fonds national d’investissement (FNI), sera lancé durant la saison agricole 2024-2025. Toutes les facilités nécessaires au projet algéro-italien ont d’ailleurs été examinées, il y a une dizaine de jours, lors d’une réunion du comité technique intersectoriel chargé de l’accompagnement de la mise en œuvre dudit projet. Une superficie de 36 000 ha sera consacrée à la production de blé, de lentilles, de haricots secs et de pois chiches, ainsi qu’à la construction d’unités de transformation, pour la fabrication de pâtes alimentaires, et de silos de stockage. La création de plus de 6 700 emplois, dont 1 600 permanents, est attendue. En avril, c’est avec la société qatarie Baladna, que l’Algérie a signé un autre mégaprojet englobant la réalisation d’un complexe intégré d’élevage de vaches laitières (270 000 vaches) de production de lait en poudre, d’aliments de bétail et de viande rouge dans la wilaya d’Adrar. Ce projet, le plus important par sa valeur stratégique, est d’un montant énorme de 3,5 milliards de dollars. Il s’étendra sur une surface de 117.000 hectares avec comme objectifs de production à long terme de 1,7 milliard de litres de lait par an et 30 000 tonnes de lait infantile en poudre annuellement. Concernant les Turcs, ces derniers ont déjà récolté les fruits de leur première expérience de coopération avec l’Algérie dans le domaine de l’agriculture. Une réussite totale a été la plantation d’une surface de 4 000 ha à Adrar dont la récolte, très abondante, en blé, en soja et lentilles, a non seulement impacté très positivement la production nationale mais a aussi été exportée en quantités considérables vers des pays d’Afrique. Le projet agricole qui visait la production de blé, d’orge, de luzerne et de lentilles ainsi que l’élevage de bovins et d’ovins, a été initié par la société turque Sarl Dunaysir du groupe turc Dekinsan. Le projet, dont le coût s’élève à environ 25 millions de dollars, a été lancé avec une capacité de seulement 30 % et devra atteindre les 100 % d’ici à 2025. Et à bien voir, avec seulement quatre mégaprojets lancés en coopération avec des partenaires étrangers, c’est pas moins de 4 milliards de dollars qui ont été investis dans le Sahara. En fait, ces résultats ont été réalisés grâce aux différentes mesures incitatives mises en place par le gouvernement sur instructions du Président Tebboune qui s’est engagé à atteindre l’autosuffisance en blé dur, en augmentant les superficies de production dans le Sud, à
500 000 hectares. Cet objectif sera atteint, eu égard au potentiel dont dispose l’Algérie et aux efforts déployés.
H. Y.
Source https://www.elmoudjahid.com/