Les réformes économiques commencent à porter leurs fruits, attirant un afflux croissant d’investissements directs étrangers (IDE). Ces réformes, intégrées à une stratégie de diversification et de modernisation de l’économie, visent à rendre le pays plus résilient, tout en renforçant son attractivité sur la scène internationale. Les chiffres confirment l’efficacité des réformes : avec 1,216 milliard de dollars d’IDE en 2023, l’Algérie se hisse au 14e rang des pays africains les plus attractifs, selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Ce montant est une progression remarquable par rapport aux 255 millions de dollars enregistrés en 2022, dépassant largement les attentes. Cette évolution découle directement des mesures prises par le gouvernement, pour assouplir le cadre réglementaire et améliorer l’attractivité du pays.
La promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, en 2022, a été un facteur déterminant de ce succès. Cette loi a non seulement sécurisé les investisseurs nationaux et étrangers, mais elle a également simplifié les procédures administratives, encourageant ainsi des projets dans des secteurs variés, allant des hydrocarbures à l’agriculture, en passant par les services. Au-delà de la simplification du cadre juridique, l’Algérie a engagé une refonte en profondeur de son système économique. L’Office National des Statistiques (ONS) a modernisé ses méthodes de calcul, ce qui a permis une réévaluation du Produit Intérieur Brut (PIB).
Grâce à ce rebasage des comptes, le Revenu National Brut (RNB) par habitant a atteint 4.960 dollars en 2023, plaçant le pays parmi les économies les plus prospères du continent africain. Ce redressement économique repose sur des bases solides, appuyées par une vision stratégique de développement des infrastructures et un soutien accru au secteur privé.
Le secteur énergétique en locomotive
Bien que la diversification soit au cœur des réformes, le secteur énergétique reste l’un des piliers de l’économie nationale. Des accords stratégiques ont été signés avec des géants américains, comme ExxonMobil, Chevron et Baker Hughes, renforçant ainsi la position de l’Algérie sur le marché mondial des hydrocarbures. Le contrat de 2,3 milliards de dollars, signé avec Baker Hughes (dont 1,7 milliard de dollars sont attribués à Tecnimont, un partenaire du consortium avec Baker Hughes), pour le développement du gisement de Hassi R’mel, est un exemple concret de la dynamique actuelle. Ces investissements énergétiques, combinés à une ambition claire de doubler la production gazière, pour atteindre 200 milliards de mètres cubes au cours des cinq prochaines années, répondent à une demande croissante en Europe. Cette stratégie, qui s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, conforte l’Algérie comme un acteur incontournable du secteur énergétique mondial. Si le secteur des hydrocarbures reste central, l’Algérie s’efforce de diversifier ses sources de revenus Depuis novembre 2022, 127 projets d’investissements étrangers ont été enregistrés, couvrant des secteurs variés. En tête, l’industrie qui représente 51% des projets, suivie de la construction et des travaux publics (15%), du transport (15%), de l’agriculture (6%), des services (6%) et du tourisme (4%). Cette diversification des investissements témoigne de la volonté du gouvernement de réduire la dépendance aux hydrocarbures et de développer de nouveaux moteurs de croissance économique. Le secteur agricole bénéficie d’un appui renforcé, grâce à des subventions et à des programmes facilitant l’accès au foncier. Parallèlement, l’Algérie s’efforce de se démarquer dans des secteurs à fort potentiel de croissance, tels que les technologies de l’information et les services, bien que de nombreux défis persistent dans ces domaines. Pour renforcer cette dynamique, l’Algérie a mis en place un ensemble de mesures incitatives visant à accroître sa compétitivité sur la scène internationale. Parmi celles-ci, l’exonération de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) pendant trois ans, prolongée jusqu’à dix ans pour les projets d’intérêt national, et les exonérations douanières sur les équipements importés figurent en bonne place. Ces allègements fiscaux visent à réduire les coûts d’entrée pour les investisseurs, tout en encourageant le développement de secteurs non traditionnels. Par ailleurs, la suppression de la taxe sur les activités professionnelles (TAP) et les abattements sur les redevances locatives contribuent à accroître l’attractivité du pays. Ces mesures fiscales offrent un cadre favorable, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME), qui sont au cœur de la stratégie de diversification et de croissance économiques du pays. Les réformes économiques mises en œuvre par le gouvernement dessinent des perspectives prometteuses pour l’avenir du pays, malgré les défis persistants. La transition énergétique et la modernisation des infrastructures, indispensables à cette transformation, exigent encore des efforts considérables.
Le gouvernement s’engage également à éliminer la bureaucratie et à améliorer la gouvernance, des mesures essentielles pour restaurer la confiance des investisseurs étrangers. L’ambition des autorités est sans équivoque : diversifier l’économie, tout en consolidant la position stratégique de l’Algérie sur le marché énergétique mondial. Un récent rapport de la Banque mondiale souligne que ces réformes renforcent, non seulement la résilience économique, mais préparent également le pays à l’ère post-hydrocarbures.
S. B.