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Adhésion de l’Algérie à l’OMC : Un tremplin pour booster le commerce

L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) constitue une opportunité stratégique pour consolider son économie et diversifier ses exportations. Ce processus, entamé il y a plusieurs décennies, s’inscrit dans une dynamique de modernisation des politiques commerciales et de renforcement des capacités de l’économie nationale à s’adapter à un environnement mondial en mutation. Depuis son entrée en tant qu’observateur en 1987, l’Algérie a franchi plusieurs étapes significatives dans le cadre de son processus d’adhésion à l’OMC. Ce cheminement reflète une volonté claire de s’intégrer pleinement au commerce mondial, tout en préservant les spécificités économiques nationales. Par ailleurs, les multiples réformes entreprises, notamment à travers l’adhésion à des zones de libre-échange comme la Grande Zone Arabe de Libre-Échange (GZALE) et la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), témoignent d’une démarche proactive visant à moderniser le cadre réglementaire et à dynamiser les échanges. Cependant, malgré ces efforts significatifs, des défis subsistent. Le Cercle d’Action et de Réflexion pour l’Entreprise (CARE) a récemment souligné l’importance pour l’Algérie de «reprendre les négociations en vue de son intégration à l’OMC». Selon le think tank, l’adhésion au système multilatéral du commerce est indispensable pour diversifier les exportations nationales et mieux défendre les intérêts économiques du pays. A ce sujet, l’économiste, Pr Brahim Guendouzi, estime que «cette vision est en adéquation avec l’orientation donnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à développer les exportations hors hydrocarbures pour atteindre 30 milliards de dollars à l’horizon 2030». D’où, dit-il, l’intégration dans le système multilatéral de l’OMC se présente comme un outil essentiel pour surmonter les obstacles commerciaux et accéder à des marchés diversifiés, a-t-il ajouté. En effet, les règles du commerce mondial, y compris celles régissant les différends commerciaux, sont établies sous l’égide de l’OMC, et tous les partenaires économiques majeurs de l’Algérie en sont membres, a-t-il noté.Opportunités pour les entreprises algériennes

L’adhésion à l’OMC représente une opportunité stratégique qui ouvre la voie à une meilleure valorisation des produits algériens sur les marchés internationaux. En effet, cette intégration permettra non seulement de renforcer la compétitivité des entreprises locales, mais aussi d’encourager l’innovation tout en facilitant l’accès à des normes de qualité reconnues à l’échelle mondiale. De surcroît, elle pourrait stimuler des secteurs non pétroliers, tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services, en leur offrant des débouchés élargis et durables. En parallèle, en adoptant les normes de l’OMC, l’Algérie améliorera la transparence et la prévisibilité de son environnement commercial. Cette démarche constituera un signal fort pour les investisseurs étrangers. Par conséquent, elle attirera des capitaux indispensables dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, les infrastructures et les technologies. De plus, une économie intégrée et régulée selon les normes internationales est perçue comme un gage de stabilité et de crédibilité sur la scène mondiale. A ce propos, l’expert en économie souligne que l’expérience acquise par l’Algérie dans des cadres régionaux comme la GZALE, la ZLECAF et l’Accord d’association avec l’Union européenne sera d’autant plus efficace «si elle s’inscrit dans une logique multilatérale». En effet, dit-il, la complémentarité entre ces différents niveaux d’intégration économique offrira à l’Algérie un levier pour renforcer ses partenariats régionaux tout en bénéficiant des mécanismes de régulation internationale, a-t-il ajouté. Dès lors, le développement des exportations hors hydrocarbures nécessitera une approche cohérente. Cette approche devra intégrer des réformes structurelles et des actions coordonnées, afin de garantir une insertion optimale dans les circuits mondiaux. De plus, une telle vision ambitieuse doit impérativement s’accompagner d’un soutien accumulé aux entreprises locales, pour les préparer aux exigences des marchés internationaux et lever les barrières protectionnistes qui freinent. En outre, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’est pas une simple formalité technique, mais une décision stratégique majeure visant à positionner le pays comme un acteur économique de premier plan. En s’appuyant sur ses atouts naturels et humains, en modernisant ses cadres juridiques et en exploitant les opportunités offertes par le commerce multilatéral, l’Algérie a l’opportunité de diversifier son économie tout en renforçant sa résilience face aux aléas de la conjoncture mondiale. En somme, ce défi, bien qu’exigeant, représente une occasion unique d’inscrire l’économie algérienne dans une trajectoire de développement durable. Cela permettra de répondre aux aspirations nationales tout en intégrant harmonieusement le pays dans l’économie.

S. B.

Source : https://www.elmoudjahid.com/