Intitulée «Le henné : rituels, esthétique et pratiques sociales», cette initiative vise à inscrire un héritage riche en symbolisme et en diversité sur la prestigieuse liste de l’Unesco. Les pratiques, rituels et usages qui l’entourent varient d’un pays à un autre, mais partagent des significations universelles liées à la beauté, à la spiritualité et à la cohésion sociale. Il faut noter que le henné ou henna a une place importante dans l’histoire et la culture de l’Algérie, tant dans les traditions sociales que spirituelles. Utilisé principalement comme un moyen de décoration corporelle, il est aussi associé à des croyances et des rites de passage. Il est souvent associé à des notions de pureté, de fertilité, et de protection spirituelle. Lors des mariages, il est aussi considéré comme un moyen de bénir la future épouse, en éloignant les mauvais esprits. Dans d’autres contextes, comme l’Aïd, les femmes se décorent de henné pour célébrer la fête et apporter bonheur et prospérité dans leur maison. Par ailleurs, les motifs de henné varient en fonction des régions, des traditions familiales et des goûts personnels. En Algérie, les motifs sont souvent plus détaillés et stylisés, allant des dessins floraux aux motifs géométriques. L’application du henné est souvent réalisée par des professionnelles appelées «haniyat» qui maîtrisent l’art de dessiner avec une pâte de henné, parfois à l’aide de cônes fins pour plus de précision. Le henné, extrait des feuilles séchées et broyées de l’arbuste lawsonia inermis, est bien plus qu’un simple colorant. Profondément ancré dans les traditions des cultures algérienne et arabe en général, est souvent qualifié de «plante du paradis». Outre son rôle dans les festivités, le henné est également prisé pour ses propriétés médicinales. Naturellement antiseptique, il apaise les inflammations, soigne les brûlures et renforce les cheveux, tout en offrant une teinte rousse éclatante. L’inscription du henné au patrimoine culturel immatériel de l’humanité serait une reconnaissance importante, non seulement pour l’Algérie et les pays partenaires, mais aussi pour toutes les communautés qui perpétuent cet héritage vivant. Elle encouragerait la transmission de ces savoir-faire ancestraux et renforcerait la sensibilisation à leur préservation. En décembre, le Comité de l’Unesco décidera du sort de cette candidature collective. Une éventuelle inscription marquerait une étape décisive pour la valorisation et la protection de cet élément culturel universel, unissant traditions, esthétique et pratiques sociales à travers les âges.
M. K.