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Un guide pour les étudiants et industriels, Le chêne-liège : Roi de la suberaie

Dans cet ouvrage inédit de 360 pages, réparti en 4 chapitres, l’auteur Himrane Mohamed, ancien PDG de l’entreprise publique de transformation des lièges  en panneaux d’isolation thermique et phonique de Béjaïa, apporte beaucoup de précisions et d’éclaircissements sur la vie du chêne-liège dans la forêt algérienne.

Dans le premier chapitre du livre Le chêne-liège : roi de la suberaie, Himrane aborde en détail la suberaie, qui est la forêt du chêne-liège à travers son exploitation et son impact écologique, socio-économique, touristique et environnemental. Le second chapitre présente le paysage de la suberaie. Les produits du chêne liège à savoir l’écorce, le bois et le gland sont expliqués dans le troisième chapitre et le dernier est consacré à la recherche sur le développement de cet arbre. C’est un ouvrage qui montre l’importance capitale du chêne-liège   pour que cet arbre aux multiples atouts et propriétés ne sombre dans l’oubli. Lors d’un  entretien avec El Moudjahid, Mohamed Himrane  dira que «le but premier de ce livre est de faire connaitre la valeur du patrimoine forestier que possède l’Algérie parce que c’est une richesse que nous devons préserver et développer pour la léguer aux générations futures ; c’est d’attirer aussi l’attention des pouvoirs publics aux risques auquels est exposé ce patrimoine pour prendre les mesures nécessaires pour sa sauvegarde. Quand je dis  le sauvegarder ce n’est pas le préserver comme il a été fait précédemment. Le préserver c’est le développer». L’auteur poursuit son explication : «Il y avait un système de gestion qui est dépassé, pour ne pas dire archaïque. Maintenant il faut passer a un autre système plus moderne en prenant en compte le volet économique. Et là on peut parler du volet écologique, économique et social. C’est qu’on est dans une autre phase, celle du développement durable. Donc il faut prendre ce patrimoine avec cette conception». Voulant transmettre un message fort aux différents secteurs concernés par ce patrimoine forestier, Himrane dira : «Le livre ambitionne d’être un guide de référence pour les étudiants en biologie, en foresterie et même en architecture, parce qu’il y a des informations et des données pour les trois branches. Ce livre est aussi important pour les exploitants, les industriels et les transformateurs, ainsi que les forestiers, à savoir les gestionnaires des forêts. Comment j’ai eu l’idée de l’écrire ? Parce que lorsque j’étais PDG de l’entreprise de transformation de liège à Béjaïa, j’ai remarqué que beaucoup de professionnels qui sont sensés connaitre le liège l’ignorent pratiquement. Ils le connaissaient superficiellement à savoir le liège qu’on retire de l’arbre. Mais les différents atouts et avantages du liège passent inaperçus. Donc, pour moi, c’était l’occasion de réunir toutes ces données, toute cette connaissance dans un petit ouvrage et de le mettre à la disposition de cette population, y compris le grand public, pour les gens qui aiment et défendent la nature et ceux qui sont jaloux du patrimoine forestier». L’auteur précise aussi que sur le plan écologique, l’énergie c’est la préservation de la biodiversité et la forêt du chêne-liège possède une biodiversité très importante en termes de faune et de flore, très riche et même très important pour lutter contre le réchauffement climatique. «Lorsque vous avez une forêt dense et riche, elle aide à lutter contre le réchauffement climatique. Le chêne-liège est considéré comme le meilleur arbre en termes d’absorption du CO2 : il en absorbe généralement 30%. Sur le plan écologique, cette forêt a un impact sur la régulation hydrologique. Si vous avez remarqué, là ou il y a une forêt de chêne-liège le taux de pluviométrie est plus élevé, comme l’Est algérien en allant de Tizi Ouzou à Taref, et elle agit pour la consolidation du sol». Concernant son impact dans l’écotourisme, la forêt algérienne représente un puits de carbone. Elle emmagasine 80 millions de tonnes de CO2. Une petite forêt d’un hectare de chêne- liège peut absorber l’émission de carbone des voitures de toute l’année. Cette forêt de chêne-liège a une importance dans le domaine environnemental, mais également dans l’économie, notamment la consommation énergétique. Nous isolons nos infrastructures avec du liège et le gain est de 30% sur la facture énergétique. La matière première de chêne-liège est très demandée et exportable. En Algérie, tout un tissu industriel a été créé à Tlemcen, Tizi Ouzou  et Alger et nous fabriquons des bouchons pour les bouchonnières qui consomment 70% de la matière première. A l’étranger, ils sont utilisés pour le vin de haute gamme : 18 milliards de bouteilles du liquide de vin par année bouchonnés avec notre liège. Le bouchon en liège a son impact dans la conservation du vin. D’ailleurs on place très souvent la bouteille de vin couchée pour que le liquide soit en contact avec le bouchon et devient ainsi un conservateur». Mohamed Himrane cite également dans son livre le gland, fruit du chêne liège utilisé de différentes manières, que ce soit en poudre ou en aliments de volaille qui améliore nettement la saveur du poulet de chair cuit. Un guide important à lire.

M. L.

Source : https://www.elmoudjahid.com/