- 659,96 mds de DA pour les subventions aux produits de large consommation
- 100 mds de DA pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile
- La croissance économique atteindra 4,5 % en 2024
- Les réserves de change (sans or) devront atteindre 72 mds, à fin 2024
Le ministre des Finances a présenté, hier, le Projet de loi de finances pour 2025 devant les députés de l’Assemblée populaire nationale, lors d’une séance plénière, présidée par Ibrahim Boughali.
D’emblée, Faïd Laâziz rappelle les principaux axes abordés, lors de la présentation de ce PLF-2025. Il était question de la clôture de l’année 2024, des dépenses et recettes en 2025, de la répartition du budget selon les rubriques et, enfin, des mesures législatives les plus importantes, selon les grands axes. Il rappelle également le contexte dans lequel intervient le texte qui coïncide avec la clôture du premier mandat du président de la République, caractérisé par la réalisation d’un ensemble de défis, dont l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, notamment avec l’exonération d’impôt sur l’IRG, la révision du SNMG, l’augmentation du point indiciaire, la levée du blocage sur les promotions dans la Fonction publique, l’institution de l’allocation chômage et la révision des pensions de retraite. «Il y a eu, également, ajoute le ministre, la révision de la grille de salaires des personnels de la Fonction publique à trois reprises : la première avait touché en 2022 plus de 2,7 millions de fonctionnaires et agents contractuels, avec effet rétroactif, ce qui a coûté à l’État une somme de 220 milliards dinars, la deuxième révision, en 2023, avait touché plus de 2,8 millions de fonctionnaires et agents contractuels, avec effet rétroactif et une enveloppe de 585 milliards dinars, et, enfin, la troisième révision en 2024 avec 3 millions de fonctionnaires et agents contractuels et une enveloppe globale de 578 milliards dinars.»
Toujours dans le cadre de la période 2022 – 2024, il rappelle le coût des dépenses de l’État, pour faire face à la pandémie de la Covid-19 qui a coûté au Trésor 450 milliards dinars entre 2020 et 2025. Durant cette période, il y avait également la levée des blocages sur des investissements qui dataient de 2014, avec 982 projets d’investissement et une enveloppe de 1.838 milliards dinars, la mobilisation des fonds nécessaires pour la création de dix autres wilayas du Sud, ainsi que les projets complémentaires durant la période 2021 – 2024 ayant touché les wilayas de Khenchela, Tissemsilt, Djelfa et Tindouf. Il évoque aussi la création de plus de 374.593 postes d’emploi dans la Fonction publique durant la période 2020 – 2024, l’intégration de l’aide à l’insertion professionnelle pour 338.839 bénéficiaires et, enfin, la conversion des contrats de 179.790 bénéficiaires du dispositif social aux contrats indéterminés. Il y a, souligne, enfin, M. Faïd, la poursuite de la réalisation des grands projets inscrits dans le cadre des investissements publics, au nombre de 178 projets, avec une enveloppe de 9.815 milliards dinars et touchant les secteurs des Travaux publics, de l’Hydraulique, de l’Habitat, de l’Agriculture, du Transport, de la Santé, de l’Environnement, des Mines et de l’Énergie.
72 milliards de DA de réserves de change à fin 2024
«Tout cela peut être résumé en termes de chiffres par les dépenses qui sont passées de 7.820 milliards dinars en 2020 à 15.275 milliards dinars. Ces efforts ont permis d’atteindre un taux de croissance de 4,4% et un déficit public à moins de 50% du PIB, ce qui démontre la soutenabilité de l’Algérie en comparaison avec les normes internationales qui sont de l’ordre de 60%», dit M. Faïd.
Cela étant, et avant d’aborder les détails concernant les prévisions pour l’année 2025, le premier argentier du pays a rappelé les principaux points positifs réalisés par l’Algérie et qui ont été reconnus par les organismes internationaux, comme le FMI et la Banque mondiale, en soulignant qu’en 2023, la Banque mondiale a évalué la parité du pouvoir d’achat en Algérie à 776 milliards dollars, ce qui plaçait l’Algérie au 39e rang mondial sur 198 pays.
Cela étant, et en prévision de la clôture de l’exercice 2024, le ministre affirme que la croissance économique devra passer de 4,1% en 2023 à 4,4% en 2024, et le PIB, hors hydrocarbures, passera d’un aux de 4,1% en 2023 à 4,7% en 2024. Au niveau des équilibres externes, la balance commerciale enregistrera, selon les prévisions de fin 2024, un excédent de 2,8 milliards dollars (1,1 % du PIB), contre 6,4 milliards dollars (2,6 % du PIB) en 2023. Pour ce qui est des réserves de changes (sans or), elles devront passer de 69 milliards en 2023 à 72 milliards à fin 2024, enregistrant une augmentation de 4 %, soit l’équivalent de 15,9 mois d’importations de produits et services hors facteurs de production.
Une croissance économique de 4,5% attendue en 2025
Pour l’année 2025, les prévisions du projet de loi de finances tablent sur une croissance économique de 4,5% en 2025, tandis que la croissance hors hydrocarbures devrait tourner autour de 5%. Concernant la croissance réelle par secteur d’activité, le PLF prévoit un taux de 6,2 pour le secteur industriel, 4,4% pour l’agriculture de 4,4%, 4,3% pour le BTPH, tandis que le secteur des hydrocarbures devrait connaître une croissance de 2,4%.
Pour le produit intérieur brut (PIB), toujours selon la présentation du ministre Faïd devant les députés, celui-ci devrait se situer, en valeur nominale, à 37.863 milliards DA (278,71 milliards de dollars) en 2025, passant à 40.850,54 mds DA (300,71 mds USD) en 2026 et à 41 859,30 mds DA (308,13 mds USD) en 2027.
Stabiliser l’économie et améliorer les conditions de vie du citoyen
Cela étant, en prenant compte du cadrage macroéconomique et budgétaire du PLF-2025 et les prévisions prévues pour 2026-2027, qui prend également en considération l’évolution du contexte national, ainsi que la conjoncture économique internationale, le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu est de 60 dollars (USD), alors que le prix du marché du baril est maintenu à 70 USD sur toute la période 2025-2027. Les dépenses budgétaires devraient se situer à 16.794,61 milliards DA en 2025, en hausse de 9,9% par rapport à l’année 2024 (LF), tandis que les recettes budgétaires devraient s’améliorer en 2025 de 3,5% par rapport aux prévisions de clôture de l’année 2024, pour atteindre 8.523,06 mds DA tirée essentiellement par l’évolution de 9% des recettes fiscales. En matière de fiscalité pétrolière inscrite au budget 2025, elle atteindra un montant de 3.453,96 mds DA, a précisé le ministre des Finances, lors de la même présentation. Concernant les recettes budgétaires hors fiscalité pétrolière, le ministre des Finances annonce un accroissement de 7,3% en 2025, tirées principalement de l’évolution des impôts de toute nature, des revenus des domaines de l’État et des produits divers de budget.
Concernant les crédits proposés au titre de l’exercice 2025, ils seront de l’ordre de 15.816,51 milliards dinars en autorisations d’engagement et de 16.794,61 milliards dinars en crédits de paiement. Pour les dépenses de personnel pour 2025, celles-ci seraient de 4.445,78 milliards dinars, avec une prévision de 97 030 postes à pourvoir.
S’agissant de la masse salariale, le montant prévu pour 2025 s’élève à 5.843 mds DA, ce qui représentera 34,79% du total du budget de l’État, avec une augmentation de 598 mds DA, soit +11,4% par rapport à 2024.
Au titre des dépenses de fonctionnement des services, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un budget de 426,23 mds DA (services centraux et déconcentrés), tandis que les crédits proposés au titre des dépenses d’investissement s’élèvent à 2.206,32 mds DA en autorisations d’engagement et 3.128,32 mds DA en crédits de paiement. Concernant les dépenses de transfert, elles atteindraient un montant de 5.872,37 mds DA alloués en autorisation de payement et 5.928,18 milliards dinars en crédits de payement, couvrant, notamment, les subventions aux produis de large consommation pour 659,96 milliards dinars, tels les céréales, avec 348,96 milliards dinars, le lait, avec 100 milliards dinars, l’eau dessalée, avec 88 milliards dinars, le soutien à l’énergie, avec 23 milliards dinars, outre 100 mds DA pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile.
Y. Y.
Source : https://www.elmoudjahid.com/