Dans un contexte économique où la sécurité alimentaire est une préoccupation majeure, le gouvernement a fixé des objectifs précis qui devraient transformer le paysage agricole du pays d’ici 2026. L’un des objectifs clés de cette initiative est de diminuer les importations de céréales et de légumineuses de 421 millions USD. Actuellement, les importations s’élèvent à 799 millions USD en 2024, et le gouvernement vise à les baisser à 378 millions USD en 2026. Cette réduction est essentielle non seulement pour alléger la pression sur les réserves de devises du pays, mais aussi pour renforcer l’autonomie alimentaire de l’Algérie. Pour atteindre cet objectif, l’Algérie aspire à porter sa production céréalière à 71 millions de quintaux. En 2024, la production se situe autour de 22,2 millions de quintaux. Cette augmentation nécessitera des efforts soutenus dans l’amélioration des techniques agricoles, la sélection de semences adaptées et l’optimisation des pratiques de culture. Le gouvernement a également souligné l’importance de la durabilité environnementale dans ses efforts pour accroître la production. Un aspect central de cette stratégie est l’autosuffisance en blé dur et en orge. Le Président Abdelmadjid Tebboune a fixé des délais clairs : atteindre l’autosuffisance en blé dur d’ici 2025 et en orge d’ici 2026. Pour cela, le gouvernement prévoit d’augmenter les surfaces cultivées et d’intensifier les pratiques agricoles afin de garantir des récoltes suffisantes pour satisfaire les besoins nationaux. La clé de la réussite de ces ambitions réside dans l’expansion des surfaces irriguées. Le programme prévoit une augmentation significative, passant de 345 000 hectares en 2024 à 800 000 hectares en 2025. Cette transformation permettra de maximiser le rendement des cultures, surtout dans les régions arides du Sud de l’Algérie. Les investissements dans les infrastructures d’irrigation sont cruciaux pour garantir un approvisionnement en eau stable, indispensable à la production céréalière. Pour accompagner l’augmentation de la production, le gouvernement s’engage également à développer l’infrastructure de stockage. La construction de 30 silos capables de stocker jusqu’à 30 millions de quintaux de céréales, ainsi que 350 centres de stockage intermédiaire est envisagée. Ces infrastructures permettront de mieux gérer les récoltes, d’éviter les pertes et d’assurer un approvisionnement régulier tout au long de l’année. L’Algérie ne cherche pas seulement à s’appuyer sur ses ressources internes. Des partenariats stratégiques avec des entreprises internationales, comme la société qatarie «Baladna» et la société italienne «BF» ont été établis. Ces collaborations visent à développer des projets agricoles dans les wilayas d’Adrar et de Timimoun, notamment dans la production de lait en poudre, de blé et de légumineuses. Ces alliances sont essentielles pour bénéficier d’un transfert de technologie et d’expertise, permettant ainsi d’améliorer la productivité et la qualité des cultures locales. Le succès de ces initiatives repose également sur une compréhension précise des besoins et des capacités du secteur agricole. C’est pourquoi le gouvernement a récemment mené un Recensement général de l’agriculture, qui a été réalisé entre le 19 mai et le 17 juillet dernier. Les résultats de cette étude fournissent des données essentielles pour orienter les politiques agricoles futures, permettant d’identifier les points faibles et les opportunités de développement. Outre la production céréalière, le ministère de l’Agriculture a également des ambitions pour d’autres secteurs. Il prévoit d’augmenter la production de semences de pomme de terre de 5 millions de quintaux en 2024 à 6,7 millions en 2025. De plus, la superficie dédiée aux légumineuses devrait passer de 833 000 hectares en 2024 à 1,3 million d’hectares en 2026. L’amélioration de la production de tomate industrielle est aussi un objectif, avec des rendements prévus de 18,6 millions de quintaux en 2024 à 22 millions en 2025. Les initiatives prises par l’Algérie dans le domaine agricole témoignent d’un engagement fort pour garantir la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux importations. Grâce à des investissements ciblés, des partenariats stratégiques, et une planification rigoureuse le pays se dirige vers une autonomisation de son secteur agricole. Cela représente non seulement une opportunité de développement économique, mais également un pas vers une plus grande résilience face aux défis futurs.
S. E.
Source https://www.elmoudjahid.com/